Étiquettes

, , , ,

fragile

Pourquoi on rencontre des gens, comment on les rencontre, qui on aime, ou pas…

Il parait que c’est influencé par notre vécu, notre passé, toutes ces choses qui ont émaillé notre enfance et adolescence…

Parlons-en ! Je pense avoir eu une enfance et adolescence normales… Excepté le fait que j’étais en surpoids et, l’air de rien, le poids, ça pèse… Heureusement (ou pas), j’étais dans une école de filles, donc à part les moqueries habituelles, je n’ai rencontré aucun garçon qui m’aurait mis face à un rejet, et donc face à mon reflet, avant l’âge de 18 ans.

J’ai donc survolé l’adolescence sans expérience « amoureuse » réelle, j’ai bien été embrassée par des garçons, la plupart saouls, lors de soirées. Ils ne se souvenaient pas de moi le lendemain, et d’ailleurs, ils préféraient que je ne me rappelle pas à leur bon souvenir ce fameux lendemain !

Mes amis étaient tous gays, cela m’a facilité les choses : aucun jugement, aucun rejet, grand respect de la différence, adoption totale, beaucoup d’amour, d’amitiés, de complicités… J’ai encore une fois vécu en marge de la réalité, mais cela m’a apporté une grande ouverture d’esprit, des amitiés de qualité, du support moral, de l’amusement et des rires à n’en plus finir, de l’originalité…

Force est de constater qu’à l’âge de 25 ans, je n’en pouvais plus, j’ai passé mon temps à être amoureuse de personnages de séries tv (Starsky, …) ou de certains de mes amis gays et je comprends maintenant que mon subconscient savait que tant que j’en restais là, je ne pouvais mal… L’échec étant fatalement en bout de ligne – Starsky n’a jamais su que j’existais et mes amis gays étant gays, je pouvais aimer sans courir de risque…

Je n’en pouvais plus, j’avais besoin de passion, d’étreintes, de toutes ces choses qui me faisaient rêver… Et accessoirement, d’un mari, d’une maison, d’enfants, mais pas de chien (pfff… je suis allergique).

J’ai donc décidé de me faire opérer de l’estomac en vue de perdre du poids. Mes amis gays n’étaient pas d’accord, je ne devais pas changer, je les comprends, c’est parce qu’ils m’aimaient comme j’étais, et peut-être parce qu’ils ne peuvent pas changer, eux…

Mais je l’ai fait, et c’est bien triste à constater mais je me dois de le dire, c’est à cet instant précis que j’ai commencé à vivre. Il m’a fallu un an environ, pour retrouver un aspect normal (normal signifiant quand même 10 kg de trop par rapport au poids idéal en fonction de ma taille). J’avais plus de 26 ans quand j’ai commencé à sentir le regard des garçons changer sur moi. J’ai cependant gardé mes habitudes de sorties en boîtes gays car j’avais peur d’aller autre part, car le poids s’était déplacé de mon corps à mon cerveau, et il y est resté ancré, toujours maintenant d’ailleurs… Je n’ai donc rencontré personne en particulier, sauf quelques baisers, de manière isolée, comme avant… Jusqu’au jour où…